Petit débat suite à une citation de Claude Levi-Strauss
Voici un passage écrit par Claude Levi-Strauss de ce que j'ai lu dans l'article proposé par le magazine l'écologiste : Le cosmos enchanté des peuples premiers.
"Jusqu'à présent, j'ai seulement envisagé les facteurs d'équilibre interne, d'ordre tout à la fois démographique et sociologique. A quoi il faut ajouter ces vastes systèmes de rites et de croyances qui peuvent nous apparaître comme des superstitions ridicules, mais qui ont pour effet de conserver le groupe humain en équilibre avec le milieu naturel. Qu'une plante soit tenue pour un être respectable qu'on ne cueille pas sans motif légitime, et sans avoir au préalable apaisé son esprit par des offrandes; que les animaux qu'on chasse pour se nourrir soient placés, selon l'espèce, sous la protection d'autant de maîtres surnaturels qui punissent les chasseurs coupables d'abus en raison de prélèvements excessifs ou parce qu'ils n'épargnent pas les femelles et les jeunes; que règne, enfin, l'idée que les hommes, les animaux et les plantes, disposent d'un capital commun de vie, de sorte que tout abus commis aux dépens d'une espèce se traduit nécessairement, dans la philosophie indigène, par une diminution de l'espérance de vie des hommes eux-mêmes, ce sont là autant de témoignages peut-être naïfs, mais combien efficaces, d'un humanisme sagement conçu qui ne commence pas par soi-même, mais fait à l'homme une place raisonnable dans la nature au lieu qu'il s'en institue le maître et le saccage, sans même avoir égard aux besoins et aux intérêts les plus évidents de ceux qui viendront après lui."
Aujourd'hui nous avons la chance d'avoir la connaissance nécessaire pour se plier à ses lois sans avoir à subir le dictat ou les croyances inutiles envers un dieu quelconque inventé pour l'occasion. Mais l'homme est-il capable de se raisonner et d'organiser sa vie en fonction de la nature sans se faire peur avec un dieu punisseur?
Personnellement, je pense d'un point de vue optimiste que oui car sinon, pourquoi serions-nous sur cette terre si bien faite que chaque être vivant sert à l'autre. Ceci dit, la définition d'un ami décrivant l'homme comme un un virus qui finira par détruire la terre convient aussi à mon esprit pessimiste.
De quel côté penchez-vous?