L’ère du gaspillage alimentaire

Publié le par révolte



S’il fut un temps où nourrir l’être humain était une chose compliquée, on peut dire qu’il est révolu aujourd’hui pour une petite part de la population mondiale.

En occident, nous  ne pouvons pas manger la moitié des aliments que nous produisons. Et pour cause, chaque occidental dispose de 4,3 kg par jour de nourriture fabriqué exprès pour lui. Ce qui amènait les Américains du Nord en 2006, pour ne citer qu’eux,  à jeter 96 milliards de livres par an. (agora.qc.ca) Leurs dépotoirs contiennent de 12 à 15 % de produits alimentaires.


« Au niveau mondial, ¼ de la nourriture produite est jetée sans avoir été consommée. » (ecoconso.be)


Chaque citoyen jette environ 240 kg de nourriture soit 100€ par an et par foyer. (euranet..eu)

 



Et comme pour produire de la nourriture, il nous faut de l’eau, cela revient à dire que nous passons notre temps à laisser le robinet ouvert.



La production vivrière demande en effet d’énormes quantités d’eau : chaque année, depuis le début de ce siècle, environ 7 000 kilomètres cubes d’eau ont été rejetés dans l’atmosphère par évaporation ou transpiration dans le cadre de la production de vivres destinés à couvrir la demande alimentaire mondiale (rapport siwi)



La majeure partie de l’eau utilisée pour l’agriculture sert à irriguer environ 250 millions d’hectares. L’eau effectivement utilisée pour la production est évaporée au cours du processus biologique du développement des plantes. L’eau captée pour l’irrigation mais qui pour diverses raisons n’est pas absorbée par les plantes ressort pour la majeure partie en aval sous forme d’eau de colature ou s’infiltre et alimente la nappe. L’irrigation modifie la qualité des eaux d’écoulement qui se salinisent et sont contaminées par les excédents d’engrais et de pesticides. (FAO)





Rien ne peut remplacer l’eau dans les processus de production biologiques. En Californie, par exemple, la quantité d’eau nécessaire est de 1,3 m3/kg pour le blé, 22 m3 pour l’huile de soja, 16 m3 pour la viande bovine et 5,8 m3 pour la viande de volaille. Les chiffres peuvent être un peu différents selon le climat et les méthodes de production dans les diverses régions du monde. Pour nourrir un Californien type, il faut environ 2 200 m3 d’eau par an, dont 64 pour cent pour la production de viande. En Tunisie, il faut 1 100 m3 par personne et par an, dont 27 pour cent pour la production de viande. On estime qu’en Californie environ 70 pour cent de cette eau provient de l’irrigation et en Tunisie près de 60 pour cent. Beaucoup de régions, y compris la Californie et la Tunisie, importent et exportent des produits alimentaires et par conséquent l’eau qu’ils contiennent. (FAO)




On produit largement assez de vivres pour nourrir une population mondiale saine, selon Jan Lundqvist du SIWI. Aujourd’hui, du fait de la crise alimentaire mondiale, c’est l’amélioration de la production alimentaire qui est désormais d’actualité, mais personne ne s’intéresse aux pertes et au gaspillage qui ont lieu à l’heure actuelle, a-t-il dit à IRIN.



La répartition alimentaire et l’accès aux vivres sont problématiques, tandis qu’en même temps, bon nombre de gens mangent trop dans de nombreuses régions du monde, a ajouté M. Lundqvist.




Des solutions personnelles et globales

Voici donc des propositions de solutions pour réduire les effets néfastes de la production agricole, de sa distribution et du gaspillage alimentaire. Les solutions que nous croyons les plus efficaces en premier.

À tous les niveaux :

• Faire une gestion saine des déchets et composter toute la matière biodégradable.


Pour les citoyens :

S’approvisionner directement chez un producteur agricole de la région;

Favoriser la production biologique et écologique;

Ces deux solutions peuvent être combinées comme dans le cas de l’Agriculture Soutenue par la Communauté (ASC). Des producteurs locaux livrent leur production écologique à des points de chute près des consommateurs.

• Manger selon les variétés produites localement en saison; 

• Faire son propre jardin;

• Consommer raisonnablement, en quantité et en qualité.

 

Dans les fermes :

• Favoriser l’agriculture biologique;

• Préférer la diversité à la monoculture;

• Réduire au maximum l’utilisation de machines à énergies fossiles ou polluantes.


Chez les distributeurs (l’idéal reste d’éliminer cet intermédiaire!) :

• Simplifier l’emballage, utiliser des ressources renouvelables 

• Prévoir avec précision les quantités nécessaires pour l’alimentation de la communauté;


• Transformer peu les aliments avant le transport (puisque beaucoup de pertes surviennent avant même d’avoir atteint la destination);

 • Utiliser des moyens écologiques, non polluants pour transformer et transporter les aliments;


 • Réduire le transport, trouver les aliments dans le lieu le plus proche où ils sont disponibles au lieu de préférer le moins cher;


 • Éviter le gaspillage chez les distributeurs en mettant sur pied des banques de récupération de nourriture, comme Moisson Montréal et L’Être Terre; (La teresto)

Bref, des solutions existes à nos problèmes. La transformation de nos méthodes de production nous demandera beaucoup de temps. Aussi, il est urgent de commencer dès maintenant pour chacun de nous à notre propre niveau. J'ai lu dans un forum qu'une personne s'était mise à réduire sa consommation progressivement grâce à un pari fait entre ami. Elle a pris goût au jeu et s'est rendu compte au fur et à mesure qu'elle se séparait de toutes ses choses soit disant indispensable qu'elles lui étaient, au bout du compte, totalement futiles. Gageons que la même expérience nous attend. 


 

Publié dans Alimentation

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L
Merci pour cette article. Dure réalité malheureusement. Après, enfin qu'une minorité essaye de lutter contre ce gaspillage alimentaire.<br /> <br /> Apparemment l'état a comme objectif de réduire le gaspillage alimentaire de 50% dès 2025. Ils sont un peu trop optimiste à mon goût.<br /> J'ai entendu dire également qu'il y avait un nouveau concept pour lutter contre le gaspillage alimentaire en allant récupérer des aliments chez nos voisins. C'est ce qui est à la mode en ce moment.
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M
Bravo excellent sujet.<br /> <br /> Il faut un peu remettre les pendules à l'heure et cete article y contribu. <br /> <br /> Pour la nourriture La moitié du globe meurt de faim, pendant que dans l'autre moitié on fait des régimes pour ne pas grossir, car on mange trop, et trop riche.<br /> <br /> Pour l'eau et la nourriture, c'est une honte de constater les dégats, les gachis, et les privations que l'on inflige à une grande majorité de l'humanité en ce début de 21 e siecle.<br /> <br /> Bonne continuation et bravo pour tes articles.
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R
<br /> Merci beaucoup Merlin et Lady M.. Vos compliments me vont droit au coeur.<br /> <br /> <br />
L
oui les légumes qui arrivent par avion font consommer xxx milliers d'euros - sans oublier la pollution - merci pour cet excellent article <br /> Amicalement lady Marianne
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