Une petite histoire sur la sobriété heureuse

Publié le par révolte


Dans un petit village d’une petite île de Polynésie, un homme d’affaire de passage se promène au bord du lagon. Un pêcheur dans sa pirogue rentre du large par la passe et vient d'accoster sur la plage. Plusieurs grands thons se trouvent au fond de l’embarcation. L’étranger admire la taille et la qualité des poissons et complimente le pêcheur polynésien, puis lui demande combien de temps il lui a fallu pour les capturer. 
« Pas très longtemps », répond le pêcheur. 
« Mais alors, pourquoi n’êtes-vous pas resté en mer plus longtemps pour en attraper plus ? » demande le vacancier. Le Polynésien lui répond que ces quelques poissons suffiront amplement à subvenir aux besoins de sa famille.
Le visiteur demande alors : 
« Mais que faites-vous alors le reste du temps ? » 
« Je fais la grasse matinée, je pêche un peu, je joue avec mes enfants, je fais la sieste avec ma femme. Le soir je vais au village voir mes amis. Nous buvons un peu de bière et jouons de la guitare. J’ai une vie simple mais bien remplie. »
Le Popa’a (étranger) l’interrompit : 
« Ecoutez ! Je suis diplômé de l’Ecole des Hautes Etudes commerciales, j’ai même suivi un stage à l’ENA, donc un homme éduqué. Je peux vous aider. Vous devriez commencer par pêcher plus longtemps. Avec les bénéfices dégagés, vous pourriez acheter un plus grand bateau. Avec l’argent que vous rapporterait ce bateau, vous pourriez en acheter un deuxième et ainsi de suite jusqu’à ce que vous possédiez une véritable flotte de chalutiers. Au lieu de vendre vos poissons à un intermédiaire, vous pourriez négocier directement avec l’usine, mieux encore ouvrir votre propre usine. Vous pourriez alors quitter votre petit village pour Papeete, puis peut-être Paris, d’où vous dirigeriez toutes vos affaires. »
Le Polynésien réfléchit, puis demande : 
« Combien de temps cela prendrait-il ? » 
« 15 à 20 ans » réplique l’homme d’affaire. 
« Et après ? » 
« Après ? Mais c’est là que ça devient intéressant », annonce le conseiller, triomphant. « Quand le moment sera venu, vous pourrez introduire votre société en bourse et c’est alors que vous gagnerez des centaines de millions ! » 
« Ah ! Des centaines de millions !!! Mais après ? » 
« Alors, voyons, vous pourrez prendre votre retraite, habiter tranquillement dans un petit village au bord du lagon, faire la grasse matinée, jouer avec vos petits-enfants, pêcher un peu, puis faire la sieste et passer vos soirées à boire et à jouer de la guitare avec les amis qui vous restent. »


(source etopia)

Publié dans Humour - détente

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