Réveillons-nous!

Publié le par révolte

Nous sommes en 2009 et il me semble juste de dire que notre société a pris un virage à 180° ces dix dernières années. La tempête de 1999 ne doit pas être responsable de ce tournant. Il fut un temps où les gens se mobilisaient volontiers pour acquérir un nouveau droit. Après tout, si nous avons des congés payés aujourd’hui, c’est dû à des luttes parfois sanglantes des générations précédentes. Aujourd’hui, nous sommes tétanisés devant notre écran de télévision, écoeuré de voir des multinationales au bénéfice record licenciées nos confrères, mais nous ne bougeons pas. Pourquoi ? Qu’est ce qui a fait qu’en si peu de temps, nous ayons autant changé ?


Sans avoir la prétention de donner la réponse que tout le monde attend, j’espère pouvoir ouvrir quelques pistes de réflexion.

 

Même si les premiers vrais changements de comportement ont eu lieu dans les années 90, je pense que l’une des causes est née bien avant. Arès la seconde guerre mondiale, l’homo sapiens s’est empressé de s’équiper d’une petite fenêtre lumineuse qui allait transformer sa vie. L’homo sapiens allait devenir l’homo televisus. Il allait adopter cet objet d’une façon qu’il ne soupçonnait pas. Cette petite ouverture sur le monde que le tube cathodique lui a offert, allait aussi l’enfermer dans sa demeure à l’abri des évènements extérieur. Paradoxalement, plus il s’ouvrait sur le monde et plus il s’enfermait à double tour chez lui.

Une expérience a été faite par deux psychologues Robert Kubey et Mihaly Czikszentmihaly où des volontaires portaient un boîtier sur lequel on pouvait les biper à n’importe quel moment de la journée. « La collecte des données a révélé que, en moyenne, les participants décrivaient des états émotionnels plus relaxés lorsqu’ils étaient en train de regarder la télévision. Lorsque les téléspectateurs doivent s’extraire du petit écran, leur organisme doit faire face à de nouvelles tensions liées à la gestion de la réalité (… ) » (Nexus)

En résumé, nous sommes tellement bien devant cette absorbeur d’esprit, que nous pouvons y voir toutes les horreurs sans s’en émouvoir plus qu’à l’anormal et que nous y passons aujourd’hui en occident 11 ans de notre vie.

Et je ne m’étendrais pas sur le contenu aseptisé des programmes télévisés !


 

En 1994, il s’est passé un événement qui allait profiter de l’endormissement ambiant crée entre autre par le tube cathodique pour nous infliger des sévices qu’aucun de nos aïeux n’auraient accepté.

Nos dirigeants ont crée une entité mondiale qui allait légiférer tous les flux commerciaux du monde entier. L’Organisation Mondiale du Commerce allait changer la face du monde à un point inimaginable pour les gens de l’époque. L’économiste François Peroux a dit que la libération des échanges permet aux plus riches d’absorber les plus pauvres. L’OMC s’est donc révélé être un tsunami légal pour les pays du tiers monde. Après l’accord, ils se sont retrouvés à être encore plus endetté envers les pays riches que précédemment.

Ce qui s’est passé pour les pays pauvres s’est aussi passé pour les travailleurs pauvres des pays riches. Ils se sont, eux aussi, retrouvé dans un état de dépendance à la société qui leur a vite mis la corde au cou. Chacun voulant avoir la même chose que son voisin avec des revenus différents, ce système a vite trouvé ses favoris. Nous nous sommes mis à engraisser les riches en déshabillant les pauvres car une organisation avait décidé que rien ne devait entraver le commerce.

Même le principe de précaution a dû faire des courbettes à la toute puissante OMC. Aujourd’hui, il faut apporter la preuve de la nocivité d’un produit pour pouvoir l’interdire à la vente. Avant, c’était le contraire, il fallait prouver qu’il n’était pas nocif pour l’homme pour le mettre dans les rayons. Nous en sommes donc arrivé à amender la France pour ne pas avoir accepter de vendre du bœuf aux hormones et avoir refuser de cultiver du coton transgénique. C’est le monde à l’envers mais le problème, c’est qu’il s’est retourné sous nos yeux, avec notre participation, sans qu’on ait pu s’en apercevoir.

Le monstre a pris aujourd’hui une telle ampleur qu’il nous paraît inconcevable de se battre contre lui. Il est, après tout, plus facile d’agir au niveau local qu’au niveau mondial.


 

Et comme la tâche nous paraît trop ardu pour s’y mouiller, nous nous replongeons devant notre écran de télévision qui saura nous mettre la crème nécessaire pour radoucir nos ardeurs. A moins que nous appuyons sur la touche off ?

 

 

Publié dans Société

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